COMPARONS L’ASSAINISSEMENT INDIVIDUEL ET L’ASSAINISSEMENT COLLECTIF :

L'ASSAINISSEMENT INDIVIDUEL est un système de filtration des eaux usées par filtres successifs permettant de rejeter dans un fossé pérenne une eau presque sans bactéries. Mais il existe peu de fossés pérennes sur le secteur, la plupart des fossés existant étant sans eaux les trois quarts de l’année. 

Quels sont les systèmes offerts par le marché et quel est leur coût ?

- Tranchées drainantes : risque de colmatage très rapidement compte tenu de la nature argileuse du sol. Coût : 4 500 à 6 000 €. Vidange tous les 4 ans. Durée : 10 à 20 ans si très bon entretien. Nécessite de très grandes surfaces si les sols sont peu perméables comme à Carignan.

- Filtre à sable : composé de graviers de plus en plus fins qui filtrent les déchets pour les évacuer enfin dans un drain puis dans le sol. Ce sol étant argileux donc imperméable, finit par colmater le drain. Les eaux usées remontent alors dans les canalisations. Afin d’éviter tout débordement, un exutoire direct du trop-plein vers le fossé est nécessaire. Si ce dernier n’a pas d’eau, les eaux usées ne sont pas évacuées et stagnent formant un marécage nauséabond.  Coût : 5 500 à 8 000 €.Vidange tous les 4 ans environ. Durée : 10 à 20 ans si très bon entretien.

- Micro stations : compromis entre l’assainissement collectif et assainissement individuel. Ont actuellement l’agrément national. Nécessitent un entretien régulier et un contrat de maintenance assuré par l’installateur. Doivent être raccordées à l’électricité. Coût : 9 000 à 15 000 € + contrat de maintenance annuelle sur un minimum de 15 ans. Durée longue si bon entretien. Ne supportent pas bien les absences supérieures à 1 mois.

Tous ces systèmes d’assainissement individuels  nécessitent un entretien régulier de l’ordre de 150 à 300 € par intervention. Sans compter le contrôle du syndicat intercommunal prévu à cet effet (SIEPANC) qui est payant puisque cet organisme doit équilibrer ses comptes par lui-même, comme le syndicat d’assainissement collectif. Enfin  aucune végétation de haut jet (arbres, arbustes) ne doit être installée sur le champ de drainage ou à proximité de la micro-station à cause des racines.

L'ASSAINISSEMENT COLLECTIF, de son côté, a aussi un coût : taxe de raccordement 1 200 €, canalisation de raccordement interne dont le coût est variable suivant la longueur à faire entre la maison et le réseau public, enfin prix de l’assainissement au m³ d’eau consommée de 2,50 €. Mais une fois raccordé, plus aucune intervention n’est à faire, et l’environnement reste propre. Il ne dépend plus de multiples décisions individuelles mais de la gestion par le Syndicat des stations d’épuration. Celles du SIEA fonctionnent bien (à Carignan, Fontraillan) celle de Fargues Saint-Hilaire est neuve.

Il est évident qu’une bonne intégration du réseau de raccordement au réseau public lors de la construction de la maison ne cause aucun surcoût et apporte le maximum d’agrément tant à l’occupant de la maison qu’à son voisinage et à son environnement. Encore faut-il que le réseau public existe : c’est le cas de tous les lotissements récents, que le réseau ait existé ou qu’il ait dû être réalisé par le lotisseur. Ce n’est pas le cas des possibilités de construire ouvertes par la modification du PLU : c’est la raison pour laquelle le PLU voté en 2002 avait mis en attente cette zone de Carignan dite UD. La modification apportée en 2012 permet que chaque propriétaire divise et construise, au détriment de la propreté de la commune et de son paysage.

A l'heure où les transports en commun tentent, pour des raisons évidentes, de prendre le pas sur le transport individuel, il ne semble pas raisonnable, quelque progrès qu'il ait enregistré, de privilégier l'assainissement individuel plutôt que le collectif.